lame d'air entre mur et isolant

Isolation extérieure : faut-il créer une lame d’air entre mur et isolant ?

Une lame d’air entre mur et isolant est indiqué pour l’isolation sur un mur potentiellement humide, car l’hygrométrie est susceptible de dégrader les matériaux isolants, réduisant ainsi son efficacité.

Cependant un mur sain composé d’une arase étanche ne nécessite pas l’incorporation d’une lame d’air. Donc faut-il créer une lame d’air entre un mur et un isolant pour l’isolation extérieure ? Dans cet article vous ferez le tour du sujet afin de décider de son incorporation dans un bâtiment.

Pour renforcer les performances thermiques

L’air est connu pour être un moyen efficace en matière d’isolation thermique. Du reste, ce système moins élaboré, certes, mais se basant sur les mêmes principes, était employé il y a des milliers d’années par les anciennes civilisations.

La création d’une cavité d’air d’intérieur comme d’extérieur, permet un refroidissement passif d’une pièce ou d’une bâtisse. Avec l’amplitude de la crise énergétique, cette technique est de plus en plus utilisée dans les nouvelles architectures.

La création d’une lame d’air entre mur et isolant sur les murs extérieurs donne l’impression d’une double peau sur la façade. La ventilation de la cavité peut être naturelle ou ventilée. Cela permet d’optimiser les performances thermiques globales de l’habitat tout en lui assurant son confort, et de réaliser des économies énergétiques non négligeables avec une baisse de la consommation des énergies traditionnelles.

L’autre gros avantage d’une lame d’air entre un isolant et un mur, c’est qu’elle limite et régule l’hygrométrie et qu’elle évite la condensation dans une pièce.  Cela vous gardera éloigné de la moisissure, des champignons et des problèmes de santé qui vont avec comme des troubles respiratoires. Mais avant toute chose, la lame d’air permet d’améliorer l’efficacité énergétique des immeubles et elle a fait ses preuves depuis des siècles.

Le bilan thermique

Avant de démarrer un projet d’isolation, il faut d’abord réaliser un bilan thermique de la maison ou de l’appartement.

Cette étape doit être effectuée par des professionnels. Elle permettra de faire une prédiction de chaleur et d’identifier les ponts thermiques s’il y en a et des zones exposées aux conditions climatiques sévères qui peuvent nécessiter une attention particulière.

Ce bilan est aussi un moyen pour vérifier si votre maison est en conformité avec les réglementations en vigueur et d’établir si la méthode que vous avez choisie respecte les normes. Une fois les cases cochées, les travaux peuvent commencer. Ils doivent être effectués par des professionnels du métier. Ce qu’il faut savoir, c’est que de nouvelles solutions sont développées chaque année afin de répondre aux objectifs énergétiques de plus en plus exigeants et aux réglementations.

Qu’est-ce qui détermine la classe énergétique ?

Comme pour l’électroménager, les biens immobiliers sont également classés selon leur performance énergétique à travers la classe énergétique.

Cet indicateur permet de connaître sa consommation d’énergie et il existe 7 classes énergies de A à G et elles apparaissent sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) d’un bien. Cette étiquette est précieuse dans à l’achat, la revente, la recherche d’une location ou la mise en location que ce soit pour le propriétaire ou pour le locataire.

Ainsi, une maison classée A consomme très peu d’énergie, tandis que celle classée G est considérée comme une épave thermique. La classe énergie est calculée en kWh EP/m² et désigne la consommation primaire d’énergie pour le chauffage, l’eau chaude et la climatisation.

Les chiffres démontrent que les maisons les plus économes se vendent généralement en moyenne entre 6% et 13% qu’une maison moins performante. Les logements les plus performants sont dotés d’une classe A et consomment jusqu’à 50 kWh EP/m². Cela concerne principalement les maisons neuves qui sont construites selon les dernières normes thermiques et environnementales (avec les labels RT 2012 et RE 2020) et elle est difficilement atteignable en rénovation.

En classe B, ce sont les logements basse consommation, utilisant 51 à 90 kWh EP/m². A ce niveau de performance, la maison doit être dotée d’une isolation thermique renforcée, une étanchéité à l’air et le recours aux énergies renouvelables. Les autres classes se déclinent en matière énergétique pour atteindre la G avec une consommation de plus de 450 kWh EP/m².

Pour les anciennes maisons, vous voudriez répondre aux normes les plus élevées afin d’atteindre la classe B. Cela passe définitivement par une bonne isolation, car le chauffage et le refroidissement constituent une bonne partie de votre consommation primaire d’énergie.

La création de lames d’air entre mur et isolant permet d’avoir une bonne isolation et reste un bon moyen de diminuer votre consommation d’énergie pour atteindre ces objectifs. L’isolation continue à l’extérieur sur les murs existants est surtout prescrite, puisqu’elle ne réduit pas la surface périmétrique de l’intérieur de la maison.

Les différents types de lames d’air

Il y a deux types de lames d’air. La première immobile et la deuxième ventilée. La lame d’air immobile consiste à emprisonner l’air sur environ deux centimètres entre deux parois, le mur d’un côté et le matériau d’isolation de l’autre. Ce système est utilisé dans le double vitrage d’une fenêtre par exemple.

Pour la lame d’air ventilée, de petites ouvertures sont placées à des endroits spécifiques afin que le mouvement d’air soit lent. Cela permettra d’éviter les pertes trop rapides de chaleur, mais aussi l’évacuation de l’humidité. Ces lames d’air peuvent être fermées et ouvertes afin de contrôler la température selon le cycle de chauffage et de refroidissement respectivement.

Une combinaison de lame d’air et d’isolation réfléchissante peut améliorer de 2 à 3 fois le chauffage et 6 à 8 fois le refroidissement d’une maison.

Si la lame d’air est recommandée sur un mur humide afin d’éviter que l’isolant soit dégradé au contact direct du mur, en revanche, un mur sain doté d’une arase étanche ne nécessite pas cet espace d’air qui risque même de diminuer la performance de l’isolant.

Cependant, cet argument ne pèse pas lourd dans la balance lorsqu’il s’agit de choisir de créer ou pas une lame d’air entre mur extérieur et isolant.